Edito Octobre – Novembre 2009 – Les projets 2009 – 2010

L’association Chances  qui a créé le mouvement et le site  Une école de l’expérience  à la volonté de faire bouger l’école, de la mettre en mouvement. En 2008-2009, la projection des films  Quelle classe, ma classe !   Odysseus   Traversées  et les conférences sur  L’école de l’expérience  se sont poursuivies en France, en Belgique, en Italie, en Suisse, en Bulgarie et en Grèce. C’est au total une cinquantaine de villes qui a fait appel à l’association pour les films, pour une formation, pour un séminaire ou pour une conférence. Le nombre croissant de visites du site, montre que cette volonté de changement est partagée par un grand nombre de professeurs et d’acteurs de l’école.

Pour l’année qui vient, nous avons le projet d’organiser plusieurs soirées à Paris : la première se déroulera le 12 mars 2010 au collège Guy Flavien dans le 12ème (19 h). Ce sera un moment festif autour de lectures, de musiques, pour nous rencontrer, échanger, pour nous connaître et pour accueillir de nouveaux membres dans l’association. Nous préparons également un important colloque pour Octobre 2010 qui aura comme thème : la transmission.

Les projets d’écriture pour le site sont liés aux expériences que nous menons dans nos établissements respectifs. Nous aimerions aussi accueillir les textes que des lecteurs ont le désir de communiquer.

A partir de novembre 2009, voici les  chroniques  qui paraîtront chaque mois dans la page  événement  du site. (Cette liste n’est pas exhaustive) :

Bibliothèque (é)mouvante

Catherine Henri proposera sous le titre  Bibliothèque (é)mouvante  la chronique des rencontres entre des livres ou plutôt des passages de livres, et le monde comme il va, comme il va mal. Il y sera question de l’exil, de plongée, de poésie, d’Obligation à Quitter le Territoire Français, de gimmicks, de Marguerite Duras, de l’imprévisible qui nous maintient vivants, au jour le jour. Elle promet d’essayer d’être drôle, autant que possible.

Chances inventives

Philippe Lacadée avec son titre entend faire valoir la chronique de ses rencontres avec des professeurs mais aussi tous ceux qui sont confrontés dans leur pratique à de l’impossible. Déjà Freud avait mis en évidence l’impossible à exercer trois métiers : gouverner, éduquer, psychanalyser. S’inspirant de l’éducation freudienne , il tiendra une sorte de journal de ses rencontres lorsqu’il est amené à parler avec d’autres de cette délicate transition qu’est l’adolescence. Dans cette période dite de crise il mettra en lumière non pas les zones d’ombres dont se gargarisent certains pour mettre en avant des projets obscurs qui ne sont que faits d’annonces pour insécuriser, mais plutôt  les chances inventives  que trouvent certains et qui sont les repères nous permettant de parier sur cette formidable expérience de vie qui doit sans cesse se réinventer et pas tout seul dans une présence vivante et désirante.

Une expérience du temps

Joseph Rossetto a le projet de parler chaque mois de l’école, de la transmission, de la mémoire, à partir d’œuvres, de lieux et de voyages d’études réalisés avec les élèves. Des voyages qui sont chacun une étape où l’on a essayé de mieux voir, de mieux comprendre et de mieux proposer en partage ce que nous nous avons vécu et éprouvé de l’expérience humaine. De Florence à Arezzo, de Mantoue à Venise, jusqu’à Athènes et dans les îles grecques ou dans le Péloponnèse, dans ces hauts lieux, les civilisations basculent. Mais ces fractures, ce sont celles qui se jouent de nos vies. Cette expérience du temps, c’est la vie et son reflet de mémoire, la réalité du monde et son reflet que nous cherchons à transmettre à des adolescents, pour que les voyages soient intérieurs et qu’ils deviennent vie.

Cette série de textes débute ce mois-ci par un entretien avec Joseph Rossetto mené par Céline Baliki. Au mois de novembre, nous irons dans la villa Careggi à Florence.

Nous ne sommes pas d’ici

Les enfants d’Héraclès

Ateliers d’écriture, de théâtre, de danse, de cinéma et de musique L’association Chances , avec Céline Baliki, Joseph Rossetto, Aurélie Turlet, Philippe Troyon, Maxime Beaufey et des artistes, propose aux élèves de 4èmes et de 3èmes du collège Guy Flavien de Paris, la création d’une œuvre théâtrale à partir de la tragédie d’Euripide, résolument contemporaine,  Les Héraclides . La pièce de théâtre et le film  Nous ne sommes pas d’ici  seront conçus comme une sorte d’opéra rock et traiteront comme la pièce originale, des lois de l’hospitalité, de l’accueil de l’étranger, du droit d’asile et de la démocratie. Dans le texte d’Euripide, les personnages centraux, c’est à dire les enfants d’Héraclès, brillent par leur absence : on ne les voit jamais, ils ne parlent pas et ne participent pas à l’action à l’exception de Macarie. Comment alors envisager le chœur muet des enfants d’Héraclès tel qu’il est dans la pièce ? Sachant que nous travaillons avec trente adolescents et que c’est leur point de vue qui nous intéresse, nous allons transposer la pièce d’Euripide dans le monde d’aujourd’hui, du point de vue des enfants d’Héraclès, ce qui permettra aux élèves de Guy Flavien de se confronter aux problèmes qui les préoccupent. Nous rendrons compte tous les mois, à plusieurs voix, de cette aventure jusqu’à la présentation de cette création sur scène le 12 juin 2009. Le film, en montage durant l’été dans les studios de Périphérie, sera prêt fin septembre 2010.

Les mythes : un espace poétique à se réinventer

En compagnie d’Ariane Dreyfus, poète, de Delphine Bachacou, artiste chorégraphique et d’Estelle Marzac pour les arts plastiques, Céline Baliki mettra en ligne ses notes de travail, essayant de partager avec vous cette nouvelle aventure : écriture et corps traversés, habités, inventés en regard d’une mémoire commune… A partir de la relecture des textes fondateurs, des mythes appartenant aux cultures du monde, l’écriture poétique va conduire les enfants à écouter les échos de ces textes anciens dans leur imaginaire et à inventer une mythologie personnelle à partir de souvenirs, d’objets, de rêves qui font partie de leur quotidien.

En danse, ils exploreront des gestes ancestraux transmis depuis des siècles de génération en génération et qui seront à la source de leurs compositions chorégraphiques. La rencontre de la danse et de l’écriture permet une aventure riche et enthousiasmante à un âge où la curiosité des enfants ouvre toutes les portes.