LIVRES

LIVRES

Publié le : 27 avril 201619 mins de lecture

« Projet culturel en lycée professionnel » – Joseph Rossetto, avec Céline Baliki et Michèle Simon – 1999 – Repères pour réussir. CRDP, Académie de Créteil. Référence : 941B3080 .

Faire entrer la culture en lycée professionnel : utopie ou réalité ? C’est le défi qu’ont lancé, depuis 1993, Joseph Rossetto et une équipe d’enseignants très motivée. La critique de leurs pratiques les a conduits à se former, à adopter une pédagogie différenciée et à travailler en ateliers avec des partenaires de qualité : chorégraphes, metteurs en scène et écrivains de renom. L’expérience que l’on découvre dans cet ouvrage, pour unique qu’elle soit, n’en demeure pas moins transférable. Le degré d’exigence qui a animé chacun se mesure aux résultats obtenus par les principaux destinataires et acteurs du projet culturel : les lycéens.

« Une école pour les enfants de Seine-Saint-Denis » – Joseph Rossetto – 2004 -L’Harmattan.

Cet ouvrage est le fruit des recherches menées pendant plusieurs années dans un collège de Seine-Saint-Denis pour construire une école moderne et exigeante qui prend en compte la singularité des enfants et leur talent. Chacun y est tenu de s’engager pour trouver un sens à ses études. Les apprentissages sont fondés sur l’expérience et la création, ce qui va à l’encontre des directives de l’institution et de l’opinion générale qui prévaut actuellement : le retour aux vieux principes est préconisé excluant ainsi les identités nouvelles, l’émiettement social, la crise de l’autorité et de la tradition. En banlieue, le vouloir être habite passionnément les enfants, il existe toujours en dessous, il est en train de lutter. L’école à laquelle travaillent Joseph Rossetto et les professeurs veut donner à chaque enfant le droit à son histoire, à son visage et à sa pensée.

« Jusqu’aux rives du monde »– Joseph Rossetto – Striana Editions – France 5 Education – Imaginem – 2007 Le livre est accompagné d’un DVD contenant le documentaire « Quelle classe, ma classe » réalisé par Philippe Troyon, et de nombreux compléments.

Joseph Rossetto, principal du collège Pierre Sémard de Bobigny, a imaginé avec des professeurs une école de l’expérience pour que chaque enfant trouve sa place. Face à la crise de la culture et de l’école, au manque de repères, le projet consiste à se saisir des connaissances des enfants, de leur curiosité, de leur pouvoir de créativité pour donner sens aux apprentissages scolaires. C’est une école où l’apprentissage se situe résolument au cœur de la langue, des cultures, du voyage et du corps. La création est conçue comme un foyer unique capable de mettre les enfants dans un rapport à eux même et aux autres. Dans son livre, Joseph Rossetto nous parle de rapports humains exigeants qui se construisent dans les cultures et dans des expériences d’apprentissages qui font naître des sentiments, des connaissances, des savoirs, des désirs de vie pour accueillir l’altérité et le multiple.. Le livre de Joseph Rossetto et le travail cinématographique de Philippe Troyon nous amènent au cœur de cette aventure, dans des voyages, des regards, dans la poésie et aussi dans la dureté du travail quotidien. On devine l’impermanence, la fragilité, mais aussi la force de tout ce qui est entrepris.

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_ « De Marivaux et du loft » – Catherine Henri – Editions P.O.L – 2003

Un professeur s’obstine à proposer à des élèves éblouis par le Loft, ou absorbés par des soucis immédiats, des textes de Proust ou d’Apollinaire. Au fil des heures de classe pendant une année, la littérature se révèle un étrange dépaysement et un détour paradoxal, stratégique ou involontaire, qui ramène au présent des élèves et du monde. Rachid découvre dans Marivaux la vraie nature du Loft, Platon fait parler de Ben Laden et Salim interprète Saint-Simon avec son histoire et ses projets.

_« Un professeur sentimental » – Catherine Henri – Editions P.O.L – 2005

Sentimental ? On ne peut enseigner dans l’indifférence. Des chroniques du Monde de l’éducation, autrement dit des faits supposés divers, de petits récits, des histoires de rencontres, d’abandon, où passent et repassent quelques figures, actuelles, inactuelles. On ne peut enseigner sans mémoire. Vagabondages et digressions dans la littérature : Jules Verne entrevoit l’école d’aujourdýhui, et Balzac nous éclaire sur la laideur, ou le goût des jeunes filles en matière de couleur… Le romanesque ne se périme pas.

_« L’Éveil et l’Exil » – Philippe Lacadée – Editions Cécile Defaut – 2007

Dans ce livre « L’Éveil et l’Exil », au titre emblématique, Philippe Lacadée. donne une lecture profonde du temps si particulier, si bouleversé de l’adolescence. A tous ceux, démunis souvent, dont le désir est fort d’être vraiment présents pour les jeunes avec qui ils travaillent,(enseignants, éducateurs,…) , et à tous ceux qui accordent à la littérature la place fondamentalement humaine qui est la sienne , ce livre apportera repères et réflexion.

_« Le malentendu de l’enfant » – Philippe Lacadée – Editions Payot Lausanne – 2003

L’heure est à l’apologie de la communication et de la parole. Les spécialistes de l’écoute prolifèrent, qui tentent de dissoudre par elle le moindre traumatisme et de lever tous les malentendus. On oublie que donner la parole à l’Autre suppose que l’on sache que s’y révèle un réel hors sens qui se refuse à être pensé. C’est ce que découvre Freud, et qu’il appelle le  » premier mensonge  » du symptôme – ce malentendu où gîte le sujet de l’inconscient. Quelle fonction joue ce malentendu dans l’histoire de la psychanalyse ? Quel rôle tient-il dans l’histoire et le destin du sujet ? L’auteur répond d’abord à partir de la clinique de l’enfant, sans négliger certains exemples littéraires. Il lève par ce biais les équivoques qui règnent sur des concepts clés de la psychanalyse, tels la pulsion, la demande, la névrose infantile, le surmoi, l’interprétation, etc. Il s’éclaire, pour ce faire, tout particulièrement de la lecture par Jacques Lacan du cas du petit Hans. Et nous conduit ainsi à des questions d’actualité où peuvent se découvrir des générations différentes : responsabilité de l’enfant et de l’adolescent, leurs inventions. Ce livre, loin de dissoudre le malentendu, le dissipe : cette part inhérente au sujet ne saurait s’éliminer, même au prix de réduire le dire à un dit et celui qui le dit à son énoncé. À saluer l’indiscipline de cet incurable, un analyste, comme chacun de nous, est en mesure de prendre la responsabilité de trouver comment advenir là où c’était le malentendu.

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_« Comment se faire entendre à l’école ? » – Philippe Lacadée – CIEN -CRDP Aquitaine – 2008

À l’école, au collège ou au lycée, certains sujets sont acculés hors discours à des pratiques de rupture, à des passages à l’acte, à des excès verbaux ou physiques, à de l’absentéisme… Les différents acteurs du système éducatif confrontés à ces situations se trouvent le plus souvent démunis et ne peuvent, sans un travail particulier, accueillir le hors-norme de façon à l’inscrire dans un autre discours. C’est le pari de certains laboratoires de recherche du CIEN au travers du dispositif de la conversation exposé et décrit, tant dans les transcriptions d’échanges que dans les réflexions théori- ques de la première partie de cet ouvrage. Pour qu’un autre discours puisse s’élaborer, les initiatives se fondent sur le principe de l’interdisciplinarité ; ce principe essentiel est illustré dans la seconde partie par les travaux des journées des laboratoires du CIEN à Bordeaux. Créé en 1996, le Centre Interdisciplinaire sur l’ENfant est une association appartenant au Champ freudien qui se réfère à l’enseignement de Lacan, et en explore les incidences dans le champ social et dans celui de la culture.

_« Iris, c’est votre bleu » – Ariane Dreyfus – Editions Castor Astral – 2008

« Cette fois, la fleur c’est un homme. Cet homme qui reste près de moi et sa fleur se dresse. Beauté et fragilité de l’incarnation, du lien dans le temps. Et comme il n’y a pas d’instant sans son basculement, « je veux bien au bord si c’est avec toi ». Et comme la terre elle aussi a désormais perdu l’éternité, on n’ose même plus s’accrocher à l’herbe. On le fait, on continue à toucher ce qui semble nous porter, mais très doucement maintenant. Près de moi, il y a aussi des enfants qui finissent de grandir, avec ce silence particulier de quitter l’enfance sans savoir encore qu’elle reviendra avec l’amant, l’amante. Comme Valérie, quand elle se penche sur le papier ou la toile, autre pinceau d’amour, encore de l’eau pour les fleurs uniques. Ailleurs, Rwanda, Iran, Afghanistan, d’autres silences, celui des êtres, souvent des femmes, dont la vie est arrachée à vif. Ailleurs ou tout près, c’est pareil, il n’y a que Dieu qui est loin, puisqu’il n’existe pas. Ce livre a commencé avec un iris sous le bleu du ciel nu. » Ariane Dreyfus

« La terre voudrait recommencer » – Ariane Dreyfus – Editions Flammarion Astral – 2010

Et si le cirque était une clairière dans la nuit où nous sommes tous ? Jongleurs aux yeux ouverts, trapézistes sexués, funambules vibrants, regardez-les, aussi éveillés que le Petit Poucet dans sa forêt, trouvant un chemin là où on n’y croyait pas, sans doute la terre les sent sur elle. Des humains – moi, vous, eux – s’y installent ou y passent, chaque poème trace de quoi respirer. Un jour même, pour aller plus loin que toute seule, j’ai entrelacé mon écriture à celles de sept enfants rencontrés en atelier d’écriture. Par cette transfusion réciproque, le Petit Poucet s’est démultiplié en frères et en soeurs, toujours surprenants, jamais étrangers. A la fin du poème l’enfant prend congé, il a construit son propre départ, il sort des pages d’où sortent des chemins.

Ariane Dreyfus

 » Le malentendu de l’enfant  » [nouvelle édition revue et augmentée] – Philippe Lacadée – Editions Michèle

Que nous disent les enfants et les adolescents d’aujourd’hui ?

Ouvrage de référence en psychanalyse, ce livre (dont la première édition* s’est vendue à 10 000 exemplaires), a rencontré un large écho auprès de tous ceux qui travaillent avec des enfants et des adolescents. Pourtant le « malentendu » n’a pas bonne presse ; chacun, plus qu’à son tour, l’a éprouvé à ses dépens, pour peu qu’il se glisse dans la conversation, troublant les cœurs, aveuglant les esprits, prompt à fâcher les meilleurs amis. La raison nous engage à ne pas flancher : le malentendu, soit on le lève, soit on le dissipe… Mais l’enseignement de Jacques Lacan subvertit cette approche raisonnante, c’est ce que Philippe Lacadée déploie dans cet ouvrage, en nous invitant à prendre part au malentendu qui vit au cœur de nos passions. Quel rôle tient le malentendu dans l’histoire et le destin du sujet ? Pour aborder cette question, l’auteur s’appuie à la fois sur la clinique psychanalytique avec des enfants et des adolescents et sur des exemples littéraires. Il lève par ce biais les équivoques qui règnent sur des concepts clés de la psychanalyse et souligne la dimension du malentendu, qui polarise l’énigme de l’enfant. Une thèse en ressort : la langue porte en elle une limite qui confronte l’être parlant à ce qui se présente toujours du côté de l’excès et à une insécurité langagière. Voilà qui ouvre une voie inédite au malentendu qui éclaire le nouage du corps vivant à la langue, là où Freud fit entendre le silence de la pulsion. Cette nouvelle édition, revue et augmentée de plusieurs chapitres, nous propose d’accueillir le nouveau qui gîte au cœur du malentendu, loin de chercher à le dissoudre, elle le dissipe afin d’en faire surgir la part irréductible qui vit en chaque sujet et ne saurait s’éliminer comme l’ont écrit Mallarmé, Baudelaire et comme le disent les enfants et adolescents d’aujourd’hui.

« Robert Walser, le promeneur ironique » de Philippe Lacadée – Editions Cécile Defaut.

Dans cet essai, Philippe Lacadée montre que le poète, tout en devançant la psychanalyse, nous éclaire : son écriture miniature radicalise en quelque sorte les deux modes de l’écrit, soit le signifiant et la lettre, elle marque la distinction entre l’écrit qui ne parle que pour lui et le dessin de l’écriture miniature. C’est un Walser avec Lacan qui nous est ici proposé et qui éclaire aussi bien le psychanalyste que le poète.

« Libres cours » de Catherine Henri – Editions P.O.L 2010

Après De Marivaux et du Loft, et Un professeur sentimental, paraît Libres cours, toujours chez POL, en décembre.

Cela se passe dans un lycée, comme dans les deux premiers livres. Cette fois il s’agit d’interroger le rapport des adolescents avec la langue. Pourquoi la bouche cousue de Boubacar ? Que veut dire « pourtant » pour Leïla ? Nawel explique « bouffon » , Samnang parle des « tamariniers » … Mots qui manquent, accusent, tuent. Mots rares, précieux, qui découpent infiniment le monde. Mots des livres devenus fragiles dans le temps qui passe , le temps des lectures. Et presque toujours le malentendu . Pas vraiment un essai , ou alors , comme l’entend Roland Barthes : « Il y a du romanesque dans l’essai ». Du romanesque, c’est-à-dire des personnages , des affects, des histoires .

Catherine Henri

Vie éprise de parole – Fragments de vie et actes de parole de Philippe Lacadée – Editions Michèle – Collection :Je est un autre – 2013.

Ce livre propose une critique de la réduction du langage à la simple commu- nication et du postulat de celle-ci qui, au nom d’un parler vrai, prétend dire ce qu’il en serait du réel. Vie éprise de parole cherche à faire valoir le pouvoir d’évocation ou d’invocation de la langue. Qu’est-ce que parler veut dire ? Y a-t-il un apprentissage de la langue ? Que nous apprennent Les Mots de Jean-Paul Sartre ou les Variations sauvages de la pianiste Hélène Grimaud ? Quelles sont pour les enfants et les adolescents les répercussions de l’envahissement des objets gadgets dans leur rapport au langage et à la présence de l’Autre ? Plutôt que d’être nostalgique, comment faut-il savoir y faire avec cette modernité ironique qui met en question le savoir de l’Autre ? Il s’agira de trouver comment dire à la fois oui et non aux usages immodérés de ces objets gadgets et de proposer un nouvel éclairage de l’usage fréquent des insultes dans le discours courant. Jacques Lacan faisait de l’insulte le début de la grande poésie, ouvrant une voie que ce livre cherche à explorer. Des divers fragments de vie présentés ici comme des témoignages de cures analytiques, ou des récits de vie extraits de publications, nous pouvons déduire qu’au XXIe siècle, malgré un certain désordre du symbolique, la langue reste vivante pour autant qu’à chaque instant le sujet la crée.

Philippe Lacadée, psychiatre et psychanalyste à Bordeaux, est membre de l’École de la cause freudienne et de l’association mondiale de la psychanalyse.

La lampe allumée si souvent dans l’ombre d’Ariane Dreyfus– Editions Corti – en librairie le 3 janvier 2013.

Il s’agit d’un livre de réflexions, inédites ou tirées d’articles et d’entretiens, que pourrait résumer cette phrase de Colette : « Renaître n’a jamais été au-dessus de mes forces ». Ce livre est en effet celui des renaissances sans cesse tentées, par moi et par d’autres, là est son unité.

Livre de survie tout autant que d’admiration pour d’autres écrivains, mais aussi des chorégraphes, des musiciens, des cinéastes.

Si j’avais été la seule à parler ma langue, jamais je n’aurais écrit. Il n’y a pas que les baisers pour se mêler par la bouche, par la gorge, par toute la vie. « Et maintenant écoutez-moi bien (c’est Pasternak qui fait ainsi parler Jivago). L’homme présent dans les autres, c’est cela justement qui est l’âme de l’homme.Voilà ce que vous êtes, voilà ce qu’a res- piré, ce dont s’est nourrie, ce dont s’est abreuvée toute sa vie votre conscience ». Mourir est toujours possible, plusieurs fois par jour même.Alors je prends un livre comme on allume une lampe, et si l’ami que j’y trouve n’en est pas moins invisible, mon cœur au moins revient à lui, les mains bougent au-devant des visages. Je les regarde bouger. On ne peut pas savoir à l’avance comment la poésie sera, elle attend de voir où nous tombons, et comment nous nous relevons.

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